Par un froid matin, je dirais même glacial, je suis venu au monde dans une chambre minuscule. Mes parents étaient béats devant ce bébé fort bien constitué mais ce bonheur ne devait pas durer « Nous l’appellerons Jacques » dit mon père ; « Ah non » répliqua ma mère, « ce sera Nino ». Mon père faillit s’étouffer d’indignation. « Il s’appellera comme son grand-père. Niño c’est pas français, d’où tu sors ce prénom ? » Mon père se précipita à la mairie pour déclarer son fils : Jacques. Ma mère ne le lui pardonna jamais. Mes parents ont fini par se séparer. Pour les réconcilier, je leur avais suggéré de m’appeler JA-NO. Peine perdue.
Une semaine je suis Jacques, l’autre, Nino. Je suis dyslexique et je bégaie.
Voilà le résultat de la garde alternée.