Le lieu (2)

 

 

 

 

 

Même type d'exercice qu'avec Le lieu (1). Nous allons visiter des maisons, explorer des lieux, voir le dedans et le dehors, avant même que nos personnages les habitent.

Nous sommes agents immobiliers, enfants fureteurs, locataires saisonniers. Nous découvrons le lieu qui hébergera une histoire future. Nous commençons par le commencement. Et où donc notre histoire, nos histoires, pourraient-elles avoir lieu ?

Nous allons travailler à partir d’un roman d’Antonio Moresco, La petite lumière.

Le texte choisi n’est là que pour nous permettre de fréquenter au plus près notre imaginaire.

 

 

1ère ouverture : vous pénétrez dans le lieu.

 

Je vous veux à l’intérieur. Vous découvrez un lieu qui donc vous est inconnu. Vous avez poussé, ouvert, tiré, la porte, s’il en possède une. Et vous le parcourez. Ce que je veux, c’est la lumière ou l’obscurité, les éléments d’architecture, l’espace, c’est petit, confiné ? Vaste ?  Ancien, mouluré, contemporain, blanc ? Pour l’instant, parlez-nous de votre première impression. Que ressentez-vous ?

 

Le portail était encore ouvert, mais j’avais l’impression que ses battants bougeaient déjà. A l’intérieur, il faisait sombre, on ne voyait pas qui les poussait. J’ai monté presque en courant les marches, je suis entré, le cœur serré, dans le noir. On ne voyait rien, il n’y avait que ce peu de lumière venant du lampadaire de la rue, qui allongeait son faible faisceau lumineux jusqu’au hall d’entrée, dévoilant la silhouette d’une vieille chaire placée face à l’entrée, le départ de deux volées d’escalier sur les côtés, aux rampes en fer. On est arrivés à l’étage, on a pris un couloir sombre sur lequel s’ouvraieznt les portes des classes, il me semblait que je pouvais voir dans le peu de lumière qui filtrait entre les pans des rideaux pas tout à fait fermés.

 

2ème ouverture : Meublez-le.

 

Maintenant, regardez mieux. Soyez précis. Que voyez-vous ? Les meubles, les tentures, les miroirs, ou presque rien. Un objet vous frappe, vous parle, raconte son histoire. Imaginez-la.

 

Aujourd’hui l’enfant m’a laissé entrer. J’ai fait un pas à l’intérieur, retenant ma respiration. J’ai regardé autour de moi, dans cette cuisine où tout était en ordre : la table débarrassée, les assiettes lavées et bien alignées sur l’égouttoir, les couverts debout dans le range-couverts, pour qu’ils sèchent bien, un torchon plié sur le dossier d’une des chaises en bois, un autre accroché à un petit clou, près de l’évier Il y avait aussi dans un angle une cheminée qu’on ne pouvait pas voir de l’extérieur, des bûches entassées à côté et une cagette pleine de petit bois.

 

3ème ouverture : Dehors !

Maintenant, vous ouvrez les fenêtres, les volets, vous regardez au dehors. Que voyez-vous ? Racontez ce qui entoure le lieu, le rend unique.

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Le soleil vient tout juste de s’effacer derrière la ligne de crête. La lumière s’éteint. En ce moment, je suis assis à quelques mètres de ma petite maison, face à un abrupt végétal. Je regarde le monde sur le point d’être englouti par l’obscurité. Le ciel est traversé par les dernières hirondelles qui volent, ça et là, comme des flèches. Elles passent en rase mottes au-dessus de moi, s’abattant tête la première sur de vastes sphères d’insectes suspendus entre ciel et terre. Je sens le vent de leurs ailes sur mes tempes. Je reste encore un long moment assis là. La lumière disparaît progressivement, tout ce monde végétal devient de plus en plus sombre devant mes yeux.

 

4ème ouverture : Vous partez.

Vous refermez la porte. La visite est terminée. Vous êtes quelques heures plus tard, ailleurs. Que vous reste-t-il de cette visite ? Vous allez en parler, à vous, à d’autres. Dialogue direct ou indirect, à votre choix. Qu’est-ce qui vous a frappé ?